Fondation Mohammed VI des Ouléma africains. Plaidoyer pour un nouveau modèle de transmission des messages de l’islam retour à l'accueil


Mehdi Idrissi

La 5e session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains, qui s’est tenue du 6 au 8 décembre à Fès, a réuni 500 participants dont 400 membres de la fondation, issus de 48 pays du continent. Au programme : adhésion de 14 nouvelles sections, lancement de la Charte des ouléma africains, et appel à adopter un nouveau modèle de transmission des messages de l’islam. 

«Le Royaume et plusieurs pays africains partagent l’attachement aux mêmes valeurs et constantes religieuses, ce qui a fait que le modèle religieux marocain est «largement suivi et salué» au niveau du continent», a rappelé Ahmed Toufiq, ministre des Habous et des Affaires islamiques, lors de la cinquième session ordinaire du Conseil supérieur de la fondation Mohammed VI des ouléma africains (6 - 8 décembre). L’évènement, organisé dans la capitale spirituelle du Royaume a réuni plus de 500 personnes, venues de 48 pays du continent, dont 400 membres de la Fondation. Lors de son intervention, Ahmed Toufiq n’a pas manqué de souligner que le Royaume partageait avec plusieurs pays du continent l’attachement aux mêmes valeurs et constantes religieuses, ce qui explique selon lui le fait que le modèle religieux marocain soit largement suivi et salué. «Ce qui distingue le Maroc dans ce domaine, ce sont les actes légaux de la bay’a à Amir Al Mouminine (le serment d’allégeance au Roi en tant que Commandeur des croyants, NDLR). Ces actes sont rédigés par des adouls et authentifiés par des magistrats depuis quatre siècles», explique le ministre, ajoutant que les ouléma marocains ont jeté les bases religieuses de la bay’a, considérant que cet acte préserve les constantes de la nation, dont la religion. Ces ouléma ont choisi de partager les valeurs authentiques de l’islam avec les érudits africains afin de diffuser et de vulgariser le message de l’islam, à partir d’une compréhension correcte de la religion et de la sunna du prophète Mohammed. Ahmed Toufiq a profité de ce grand rassemblement pour lancer un appel aux ouléma à adopter un «nouveau modèle» de transmission des messages de l’Islam. Ce dernier permettra, selon lui, de mettre en avant les liens forts qui unissent les ouléma marocains et africains, outre les relations profondes entre les confréries soufies.

Revitalisation du patrimoine culturel islamique africain commun
Selon les membres de la fondation, la convocation de cette session s’inscrit dans le cadre de la poursuite de la mise en œuvre de l’article 4 du dahir portant création de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains. Cet article stipule que la fondation a pour objectif d’unifier et de coordonner les efforts des savants musulmans d’Afrique afin de promouvoir un islam tolérant, d’en diffuser les valeurs et de les consolider. Elle vise également à intégrer ces valeurs de tolérance religieuse dans les réformes et actions de développement menées sur le continent africain. La fondation entend aussi animer l’action intellectuelle, scientifique et culturelle liée à la religion musulmane, consolider les relations historiques entre le Maroc et les autres États africains et veiller à leur développement. Enfin, elle a pour mission de revitaliser le patrimoine culturel islamique africain commun en le faisant connaître tout en œuvrant à sa diffusion et à sa conservation.

Adhésion de 14 nouvelles sections à la fondation
En plus des 34 sections dont dispose la fondation dans les pays africains, cette session a été marquée par l’adhésion de 14 nouvelles sections. Il s’agit de la République de Burundi, la République de Botswana, la République du Congo Brazzaville, la République du Cap-Vert, le Royaume d’Eswatini, la République de Guinée équatoriale, le Royaume du Lesotho, la République de Maurice, la République du Mozambique, la République de Namibie, la République du Soudan du Sud, l’État des Seychelles, la République de Zambie et la République du Zimbabwe.

Lancement officiel de la Charte des ouléma africains
En marge de la cinquième session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains, cette dernière organisera vendredi, à la bibliothèque de la mosquée Al-Qarawiyyin, la cérémonie du lancement officiel de la Charte des ouléma africains, qui constitue un guide doctrinal et une référence précieuse au service des efforts scientifiques de la Fondation Mohammed VI des ouléma africains visant à protéger ses ouléma et à réaliser ses objectifs. Cette charte est le fruit des travaux de la 3e session ordinaire du Conseil supérieur de la fondation qui a décidé, à l’unanimité, l’élaboration du projet de la Charte des Oulema africains et, pour cela, la constitution d’un comité scientifique composé des oulema du Royaume du Maroc et de leurs homologues des pays ayant des sections à la Fondation, chargé de rédiger les axes et les dispositions de ladite charte. «La Charte des Oulema africains se veut un document doctrinal et un pilier fondamental pour l’action commune des oulema africains afin d’atteindre les nobles objectifs fixés à la Fondation Mohammed VI des Oulema africains par Sa Majesté le Roi Mohammed VI», soulignent les membres de la fondation.